Dirk Gerkens, président du VAFC, fait le bilan de la première partie de saison

Président du VAFC depuis janvier 2025, Dirk Gerkens a tenu à réagir dans un long entretien aux difficultés actuelles du VAFC. Résultats, finances, avenir, il n’a éludé aucun sujet et tire le bilan de la première partie de saison.

Après 15 matchs de National, le VAFC est 13e au classement avec 16 points. Quel bilan sportif tirez-vous de cette première partie de saison ?

C’est évidemment une déception compte tenu des moyens qu’on a mis en place tant au niveau financier qu’au niveau sportif. Notre ambition était et reste de jouer le haut du tableau. Mais pour l’instant, c’est une très grosse déception au niveau sportif.

Comment expliquez-vous cette situation ?

C’est difficile à comprendre. Avec le budget qu’on a, avec les joueurs qu’on a, avec le coach qu’on a, personne ne s’explique véritablement comment on peut en être là aujourd’hui. À la limite, Il y a peut-être besoin de temps pour intégrer les joueurs et créer une cohésion d’équipe mais c’est tout. On n’a pas non plus été épargnés par les blessures. Mais pour le reste, j’ai eu parfois le sentiment que certains joueurs auraient pu faire plus. On a sans doute les meilleures conditions financières et sportives de National. Mais la contrepartie, c’est que les joueurs mouillent le maillot et se battent pour les valeurs de Valenciennes. Il faut constater que cela n’a pas toujours été le cas dans la première partie de saison. J’attends donc un changement d’attitude en 2026.

Dans ces conditions, Stéphane Moulin est-il toujours l’homme de la situation?

Oui. On a longuement discuté. Et je pense qu’on a beaucoup de chance d’avoir comme entraîneur quelqu’un comme Stéphane Moulin qui a énormément d’expérience. Il a tout notre soutien. On souhaite continuer avec lui et lui donner toutes les armes pour pouvoir améliorer la situation et redynamiser le groupe.

Quels sont les changements que vous envisagez en deuxième partie de saison pour inverser la dynamique?

L’option la plus logique c’est de se renforcer pendant le mercato hivernal. On a une bonne base d’équipe mais on doit se renforcer à certaines positions que ce soit devant, au milieu ou derrière.

Est-ce que ces arrivées au mercato passeront forcément par des départs ?

Idéalement, oui. On n’a pas envie d’avoir un effectif pléthorique. Plus largement, on veut vraiment tout faire pour remonter au classement. Il reste encore plus d’une demi-saison à jouer et tout est encore possible même si l’écart s’est creusé par rapport aux premiers. Mais tout peut aller très vite dans le foot, dans un sens comme dans l’autre.

Lors du dernier match à domicile contre Sochaux, certains supporters ont tenté d’envahir le terrain. Quel regard portez-vous sur ces événements ?

Je vais être très clair. Je comprends la colère, je comprends le désarroi et je comprends la frustration dans les tribunes. Même moi, je suis très frustré en ce moment. Par contre, les débordements qui ont eu lieu vendredi sont totalement inacceptables et je les condamne fermement. On n’a pas besoin de ça. Ça n’aide vraiment pas le club ou les joueurs en quoi que ce soit. Tout cela risque de nous porter préjudice en terme de sanctions. Et encore une fois, on n’a vraiment pas besoin de ça en ce moment

Cela fait désormais deux ans et demi que Sport Republic a racheté le VAFC. Le groupe a déjà investi plus de 30 millions d’euros dans le club mais les résultats ne sont pas là. En tant qu’actionnaire, êtes-vous frustré de cette situation?

Forcément. On a mis énormément de moyens financiers dans le club. À la base, l’idée était de remonter en Ligue 1, pas de se retrouver en National. Donc oui, on est forcément déçus sur le plan sportif. Et puis, il y a un autre élément, qui n’est malheureusement pas de la responsabilité du club, c’est la situation générale de l’économie du football français. Depuis notre arrivée en 2023, beaucoup de choses ont changé de façon négative au niveau des droits télévisuels après les retraits successifs des différents détenteurs de droits. Tout cela a eu un impact direct sur la situation financière du football français que ce soit en Ligue 1, en Ligue 2 ou en National. Aujourd’hui, même si nous remontons en Ligue 2, cela n’améliorera pas les revenus du club. Et c’est forcément un gros manque à gagner. C’est une chose qu’on ne peut pas ignorer.

Au vu de ces difficultés, le soutien financier de l’actionnaire va t-il se poursuivre ?

Oui, Sport Republic va continuer de soutenir VA. Je rappelle que depuis son arrivée, l’actionnaire a mis énormément de moyens comme aucun autre actionnaire ne l’avait fait auparavant dans l’histoire du club. Notre investissement dépasse les 30 millions d’euros et on n’a eu pour l’instant aucun retour sur investissement. On a trop souvent tendance à oublier ces sacrifices financiers très conséquents réalisés par Sport Republic. Je trouve aussi qu’on nous manque parfois de respect au vu de tout ce qui a été fait pour restructurer le club depuis deux ans et demi. C’est dommage d’avoir autant la mémoire courte mais c’est comme ça.

Par contre, le VAFC ne peut plus ignorer aujourd’hui la nouvelle réalité économique à laquelle font face tous les clubs français. Donc, il va falloir qu’on s’adapte et cela va nécessairement impliquer une réduction de la voilure économique.

Qu’avez vous à répondre aux critiques sur le manque de présence au quotidien de Sport Republic à Valenciennes?

Que ce soit bien clair: le VAFC n’est ni géré, ni piloté depuis l’étranger. Le club est totalement géré en France, avec un directeur général français, un coordinateur sportif français et un coach français. Ce n’est pas géré comme un club satellite. On n’impose pas de joueurs. La preuve, on ne voit pas arriver chaque saison en équipe première une dizaine de joueurs de Southampton. Les joueurs de l’effectif actuel sont quasiment tous issus du marché français. C’est important de le constater car c’est la réalité.

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